Presse au Congo : Médard Milandou Nsonga prend la tête du CSLC face à de fortes attentes

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La nomination de Médard Milandou Nsonga à la présidence du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) par décret présidentiel n°2025-340 le 7  août 2025 pourrait n’être qu’une formalité administrative de plus… à moins que l’intéressé ne décide de rompre avec une tradition faite de belles intentions et de faible impact.

Depuis des années, les journalistes congolais réclament un CSLC plus courageux face aux pressions politiques, plus ferme contre les violations de la liberté de la presse, et plus engagé dans l’accompagnement des rédactions. Mais les promesses se sont souvent perdues dans un labyrinthe de textes, de séminaires et de déclarations convenues. Pendant ce temps, les réalités persistent : suspensions arbitraires de médias, intimidations, manque de moyens et de formation, inégal accès à l’information publique.

Peu connu en tant que défenseur des médias, les défis qui attendent le nouveau président sont clairs : protéger la liberté d’informer en garantissant la sécurité des sources et en mettant fin aux sanctions disproportionnées ; renforcer l’indépendance du CSLC en le tenant à l’écart des ingérences politiques ; améliorer les conditions de travail des journalistes à travers un plaidoyer en faveur d’appuis financiers, techniques et de formation continue ; assurer un accès équitable à l’information publique, indispensable à la transparence de la vie nationale ; et lutter contre la désinformation sans confondre régulation et censure, tout en préservant le pluralisme des opinions.

À ces chantiers s’ajoute un enjeu stratégique : la valorisation et l’accompagnement des médias en ligne, qui se sont imposés comme de véritables acteurs de l’information, souvent plus réactifs et plus proches du terrain. Leur reconnaissance institutionnelle, leur soutien en termes de formation et de cadre juridique clair sont essentiels pour construire un paysage médiatique à la hauteur des enjeux de l’ère numérique.

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M. Milandou Nsonga prend ses fonctions dans un climat de méfiance. Sa mission ne sera pas seulement de réguler, mais surtout de convaincre que le CSLC peut être autre chose qu’une chambre d’enregistrement des volontés politiques. Les journalistes attendent des actions visibles et rapides, notamment en faveur de la liberté d’expression, de la modernisation des pratiques et de la protection des acteurs de l’information, qu’ils soient de la presse traditionnelle ou des médias digitaux.

Le nouveau président doit comprendre une chose : la presse congolaise n’a plus besoin de promesses, mais de preuves. Le temps des discours est révolu. Désormais, chaque décision, chaque silence, chaque arbitrage sera jugé à l’aune de l’intérêt public et de la liberté d’informer.

Il sied de rappeler que Médard Milandou Nsonga est journaliste de formation, et s’est également illustré comme maître de cérémonie. Il est promoteur et manager du festival « Tam-Tam d’or ». Il a porté cette cérémonie dédiée à la valorisation de la musique congolaise, annonçant le retour de sa dixième édition après deux années d’interruption.

Il a été nommé membre du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) par décret présidentiel n° 2025-174, signé le 13 mai 2025, au titre du Président de la République.

Juslie Lebongui

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