Rentrée scolaire : l’enjeu de la responsabilité collective face au patrimoine éducatif

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À l’orée de la nouvelle rentrée, les établissements scolaires qu’ils soient publics ou privés s’apprêtent à rouvrir leurs portes aux apprenants. Partout, les signes de renouveau sont visibles : construction de nouveaux bâtiments dans les zones en expansion démographique, réhabilitation en profondeur d’écoles vétustes, réfection des toitures et des installations sanitaires, sans oublier le traditionnel coup de pinceau qui redonne de l’éclat aux salles de classe.

Mais une question demeure : combien de temps ces infrastructures garderont-elles leur fraîcheur ? Trop souvent, quelques semaines après la rentrée, murs et mobiliers scolaires sont déjà dégradés, les locaux perdent leur propreté, et les efforts consentis par l’État, les partenaires et les parents semblent réduits à néant.

Complexe scolaire de la liberté en construction en remplacement du CEG de la liberté.

Le problème au-delà du matériel : une question d’éducation morale

Ce constat ne relève pas seulement d’un manque d’entretien technique. Il traduit surtout une carence d’éducation civique et morale. Un bien commun qu’il soit public ou privé est censé bénéficier à plusieurs générations. Or, quand les élèves gribouillent les murs, cassent les tables ou négligent l’hygiène des lieux, ils hypothèquent non seulement leur confort immédiat, mais aussi celui de leurs cadets.

La dégradation rapide des infrastructures scolaires met ainsi en lumière une défaillance collective : familles, encadreurs et société toute entière peinent à inculquer aux jeunes la valeur du respect du bien commun.

Un enjeu partagé : responsabilités croisées

L’entretien d’une école ne peut pas reposer uniquement sur l’État ou sur les directions scolaires. Il doit résulter d’une synergie d’actions:

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L’école, en intégrant davantage l’éducation civique, l’écocitoyenneté et la sensibilisation à la préservation des infrastructures dans son programme quotidien.

Les parents, en rappelant à leurs enfants que l’école n’est pas une propriété privée mais un patrimoine partagé.

Les élèves eux-mêmes, en adoptant des gestes simples : ne pas salir, ne pas dégrader, signaler les anomalies.

Les associations de parents et comités locaux, en initiant des actions de suivi et d’entretien périodique.

Un appel à la responsabilité à l’orée de la rentrée

La rentrée n’est pas seulement une question de cartables et de manuels neufs. Elle doit aussi être le moment d’un engagement moral collectif : préserver ce qui est mis à disposition, pour soi et pour les autres.

Investir dans la construction et la rénovation des écoles est une étape. Faire de chaque élève un gardien du patrimoine éducatif en est une autre, tout aussi essentielle. Sans ce changement de mentalité, les millions investis chaque année risquent de s’éroder rapidement, laissant derrière eux un cycle perpétuel de destruction et de réhabilitation.

Juslie Lebongui

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