Congo – 67 ans de République : le chef de l’État exhorte à préserver la paix et la mémoire nationale

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À l’occasion de la célébration du 28 novembre, journée consacrée à la proclamation de la République, le chef de l’État a livré un discours d’une rare densité, mêlant devoir de mémoire, appel à l’unité nationale et projection vers l’avenir. Revenant sur soixante-sept années d’histoire mouvementée, il a rappelé que le parcours du Congo a été jalonné d’avancées majeures, mais aussi de « violences successives et de déficit de paix » qui ont profondément marqué la nation.

Le président a revisité les premières années post-indépendance, évoquant notamment les affrontements meurtriers de 1959, survenus « moins d’un an après l’institution de la République », point de départ d’une longue période d’instabilité. De 1959 à 1999, a-t-il souligné, insurrections, soulèvements, émeutes et coups de force ont mis à mal la cohésion nationale. Cette relecture historique, a-t-il expliqué, vise avant tout à transmettre aux jeunes générations un passé souvent mal compris : « Il faut que l’histoire ne soit ni méconnue ni falsifiée. »

Parmi les moments marquants évoqués, le chef de l’État est revenu sur la Conférence nationale souveraine de 1991, symbole d’espoir mais aussi source de tensions. Présent à ces assises, il rappelle avoir mis en garde contre les dérives possibles du pluralisme : « Le système monolithique a ses tares, mais le pluralisme en lui-même ne saurait rendre les gens vertueux. » Une déclaration qui, selon lui, demeure d’actualité au regard des crises qui ont éclaté dans les années suivantes, plongeant le pays dans l’une des pires spirales de violence de son histoire.

Se présentant une fois encore comme défenseur constant de la paix, le président Denis Sassou N’Guesso a affirmé que tous ses projets politiques – de la Nouvelle Espérance à Ensemble poursuivons la marche – reposent sur une vision de reconstruction, de modernisation et de stabilité durable. Faire du Congo « un véritable havre de paix » demeure, selon lui, la pierre angulaire de son action.

Abordant également les défis contemporains, il a élargi son message aux enjeux économiques, financiers, sociaux, culturels, diplomatiques et environnementaux. Sur le volet sécuritaire, le président est revenu sur les violences urbaines récentes et a dénoncé « les actes de cruauté sans précédent » commis par des gangs. Il a annoncé la poursuite des opérations des forces publiques « jusqu’à la capture du dernier bandit », assurant que l’État restera déterminé à garantir la sécurité des citoyens.

En retraçant les blessures du passé tout en mettant en avant les exigences du présent, le discours présidentiel de ce 28 novembre 2025 s’est voulu à la fois une mise en garde, un appel à la lucidité et un engagement renouvelé pour un Congo réconcilié avec son histoire et résolument tourné vers la paix.

Rustine De Gloire

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