
À Libreville, une nouvelle loi vient bouleverser le quotidien de nombreux travailleurs étrangers. Désormais, sept catégories d’activités, regroupées sous l’appellation de « petits métiers », sont officiellement réservées aux seuls citoyens gabonais. Parmi elles figurent la vente ambulante, la restauration de rue, l’artisanat, la couture, la coiffure, la cordonnerie ainsi que certains travaux de bâtiment comme la peinture et la maçonnerie.
Pour le gouvernement, cette mesure s’inscrit dans une stratégie de protection de l’emploi national. Face à un chômage persistant, particulièrement préoccupant chez les jeunes, les autorités estiment nécessaire de privilégier les Gabonais dans ces secteurs considérés comme des débouchés accessibles et porteurs. L’exécutif présente cette restriction comme un levier pour stimuler l’insertion professionnelle et renforcer la souveraineté économique du pays.

Cependant, la décision divise. Ses détracteurs redoutent qu’elle n’entraîne des tensions entre communautés et ternisse l’image d’un Gabon historiquement reconnu pour son hospitalité. D’autres mettent en garde contre le risque d’un manque de main-d’œuvre dans des métiers où les étrangers jouent depuis longtemps un rôle essentiel, apportant disponibilité, souplesse et savoir-faire.
Que deviendront les étrangers qui ont bâti leur existence autour de ces sept métiers désormais interdits ? La question reste en suspens.
Rustine De Gloire