Le rachat du diffuseur sud-africain Multichoice par l’OPA du groupe Canal+ de Vincent Bolloré, alors proche de l’extrême droite française inquiète les diplomates du ministère des affaires étrangères. Ces derniers sont dirigés par Ranald Lamola, ministre des affaires étrangères depuis un mois déjà (1er juillet). Ils essayent à cet effet, de comprendre les motivations derrières de l’homme d’affaires. Vincent Bolloré est membre du parti de gauche au pouvoir, African National Congress (ANC) depuis 1994. Le ministre suspecte le fait que le principal groupe de télévision d’Afrique du Sud tombe entre les mains du milliardaire proche de l’extrême droite française.
Pretoria dont la coopération bilatérale avec Paris est souvent crispée, rechigne par ailleurs de voir le premier diffuseur anglophone d’Afrique subsaharienne passer sous pavillon français. Parce que Multichoice est présent dans 50 pays africains et compte plus de 23 millions de clients. Il représente une grande force d’influence anglophone.
Le gestionnaire de Multichoice public d’actifs Sud-africain, Public Investment Corps (PIC) possède au minimum 15% de parts. Il est le deuxième actionnaire et il a déjà passé au peigne fin l’offre de Canal+ en juin dernier .Par contre Canal+ est devenu le premier actionnaire avec plus de 35%. D’après Africa Intelligence, le président du directoire de Canal+ Maxime Saada estime que l’entité fusionnée reste cotée sur la Bourse sud-africaine, le Johannesburg Stock Exchange (JSE), mais reste vague sur les questions managériales. De l’autre côté, la commission à la concurrence du ministère du commerce examine aussi de près cette offre afin de voir comment créer des emplois.
Jusque là Canal+ n’a pas exposé le nom du futur partenaire qui l’aidera à se soumettre aux exigences du Black Economic Empowerment, la politique qui sert à favoriser les compagnies ayant des actionnaires et des employés noirs.
Rustine De Gloire