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Congo: une fillette de 7 ans en œuvre dans l’artisanat

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Le talent n ‘attend pas toujours l’évolution de l’âge pour s’exprimer. Bricoleuse et  très créative, la petite Alexandra Bissiko est une artisane en herbe qui manifeste son talent très tôt. Depuis toute petite, elle est incomprise par son entourage à cause de ses actions: garder des vieilleries, des objets cassés pour en créer des nouvelles productions plus tard avec émerveillement par la suite. A  sept ans elle commence à faire ses preuves dans l’artisanat sans apprentissage au préalable. Une histoire passionnante derrière elle qui mérite une attention particulière et de soutiens multiformes.

D’où te vient l’idée de créer des bracelets et colliers A. BISSIKO ?

« J’aime créer. L’idée m’est venue comme ça ! » a-t-elle répondu sans-gêne. Après avoir crée un premier collier, elle a trouvé que c’était jolie sa création. Elle va en donné à sa mère. Cette dernière va aimer ledit collier. Un autre jour, elle fabrique encore un collier devant ses amies dans la parcelle quand elles jouaient. Sa mère va encore le trouver intéressant. Ainsi, elle va embellir son coup avec les productions de sa fille pour se rendre au travail, à l’église et même à un mariage. Elle a compris que l’enfant avait besoin du matériel pour travailler davantage. « Elle m’a acheté des outils dont j’avais besoin et voilà j’ai fabriqué ces bracelets et colliers » a-t-elle fait savoir.

La collection en vente

La productrice explique que c’est à partir du collier vert qu’elle a nommé “ fleur douce” qu’elle a réussi à faire les autres et ceux en vert, jaune et rouge comme le drapeau du Congo. Elle son rôle est de créer. Par contre, la publicité et la vente sont gérées par sa mère.

               ” Fleur douce”            

Une histoire fascinante

Tout commence alors qu’elle n’avait que quatre ans. « Très tôt, elle était attirée par le bricolage. Si elle n’a pas de fil en main, ce sont les boutons qu’elle avait pour fabriquer soit un collier ou un doudou. Ceux qui ont habité avec nous peuvent témoigner comment elle les dérangeait lorsqu’elle désirait des boutons de leurs chemises. Je me disais qu’elle allait ouvrir une mercerie. Parce qu’on avait tout un tas de boutons de diverses formes et modèles qu’elle récoltait en demandant ou en ramassant. Si bien son premier collier peu professionnel, était confectionné à base d’un bouton attaché autour d’un fil doré. Je crois avoir encore la photo où elle l’avait porté » explique sa mère qui a requis l’anonymat pour des raisons professionnelles.

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« Je ne peux que dire waouh, remercier le Seigneur et la soutenir au maximum. Présentement, je suis au four et au moulin dans son action entrepreneuriale. Je joue le rôle d’agent marketing, et de mannequin. C’est encore un enfant, elle doit poursuivre ses études, faire ce qui apaise son esprit et stimule son intelligence. Mon souhait serait qu’elle soit bien encadrée et bénéficiée de l’aide qu’il faut pour son encadrement. Ce qu’elle fait peut sembler insignifiant pour certains, mais pour moi, cela dit beaucoup de choses. Je suis contente quand je vois que les couleurs de mon pays sont mises en avant de façon diverse. J’ai aussi acheté un collier en vert-jaune-rouge, question de l’encourager » a conclu sa mère. 

Toujours dans ces fabrications, à cinq ans, elle crée un ventilateur en jouet. Dans son ingéniosité, elle utilise les anciens objets se trouvant dans ses jouets: un bouchon de la bière Beaufort en couleur verte, une partie du verre en plastique cassé bleu en bas, en rose c’était un cale de son séchoir et un pneu de sa voiture en bleu déjà cassée. « Je voulais créer un ventilateur car le notre était gaspillé» a précisé Alexandra Bissiko dans la vidéo que nous avions suivie.

Ventilateur de A. BISSIKO

Au départ, «on ne la comprenait pas, on pensait que c’était du gaspillage d’objets dans la maison. Il arrivait qu’elle coupe nos fils à coudre  en réserve dans la maison pour créer ce qui lui passait dans la tête. De la colère à la compréhension, j’étais obligé de demander à sa mère de laisser faire peut-être elle va exprimer son talent dans ce qu’elle fait. Il ne faut pas qu’on l’étouffe. Aujourd’hui, je suis non seulement fier de ses productions mais aussi émerveillé. Je crois que Dieu rendra parfait le travail de ses mains tout en la conduisant sur la bonne voie et manifestera sa bonté divine sur elle. Que Dieu soit au contrôle de tout » déclare son père Jether Bissiko.

Projection

L’artisane compte produire des articles prochainement pour les enfants et pour homme car la matière première ne correspondait pas aux colliers de type masculin. Elle estime qu’elle a besoin du matériel diversifié pour satisfaire la demande de la clientèle. Actuellement, elle fait des bracelets, colliers et bagues avec des perles afin d’embellir les gens à l’africaine. Sans nous expliquer comment elle va procéder, elle nous informe qu’elle envisage aussi créer des boucles d’oreilles dans le futur.

Plusieurs colliers et bracelets ont été déjà vendus. Les clients sont satisfaits car il y a aussi des hommes qui achètent pour leurs femmes a-t-on appris. Elle a une clientèle variée outre les membres de sa famille notamment en ligne, dans son quartier et dans son église. Du bricolage à l’artisanat, un voyage dans l’entrepreneuriat qui nécessite des encouragements.

Rustine De Gloire

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