Décembre, entre traditions, illusions et priorités

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Décembre revient bientôt avec ses lumières et son atmosphère particulière. Noël, fête de la nativité de Jésus Christ, célébration d’origine religieuse profondément enracinée dans la tradition catholique, s’est imposée bien au-delà de son sens spirituel. Aujourd’hui, elle côtoie le Nouvel An pour former un tandem festif que beaucoup vivent comme un passage obligé, une parenthèse où l’on doit célébrer, briller, offrir, dépenser. Pourtant, derrière la beauté des décorations et la joie des retrouvailles se cache une pression silencieuse mais bien réelle.

Chaque année, les parents se retrouvent entraînés dans cette spirale où il faudrait absolument combler les enfants, comme si le bonheur se condensait en quelques jours. On achète des habits neufs, des jouets, de la nourriture en abondance. On veut faire plaisir, parfois jusqu’à se mettre en difficulté. Mais faut-il vraiment attendre Noël pour donner de la joie à ses enfants ? Une affection sincère, une présence régulière, une éducation équilibrée, des moments partagés tout au long de l’année ont souvent plus de valeur qu’une avalanche d’achats en décembre.

Et lorsque les festivités s’estompent, vient ce que beaucoup redoutent : la fameuse “galère de janvier”. Les dépenses excessives refont surface, les dettes deviennent visibles, et la réalité rattrape brutalement ceux qui ont confondu fête et pression sociale. Cette période difficile n’est pourtant pas une fatalité. Elle est souvent la conséquence de décisions prises dans la précipitation, ou par souci de répondre aux attentes du regard des autres.

À l’approche de la nouvelle année, nous devrions nous rappeler que l’essentiel n’est pas la quantité de cadeaux, ni la démesure des célébrations. Ce qui compte réellement, c’est la traversée d’une année à une autre, cette capacité à faire le point, à reconnaître nos progrès comme nos épreuves, à nourrir l’espoir d’un avenir plus serein. C’est aussi l’occasion de resserrer les liens, de prendre soin de soi et des siens, et de réfléchir à la manière dont nous voulons vivre les mois qui viennent.

Vivre les fêtes avec sagesse ne signifie pas renoncer à la joie. Cela signifie la vivre autrement : avec mesure, avec conscience, avec authenticité. Prioriser ce qui rassemble plutôt que ce qui épuise. Créer des souvenirs plutôt que des regrets. Et surtout, entrer dans la nouvelle année sans culpabilité, sans dettes inutiles, et avec la sérénité que mérite toute famille.

Alors, célébrons. Mais célébrons avec cœur et lucidité. Noël et le Nouvel An ne doivent pas être une épreuve financière, mais un moment de gratitude, de transition et d’espérance.

Juslie Lebongui

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