Le président gabonais désire à tout prix prendre le contrôle de la BGFIBank au Gabon. Il prévoit surtout de mettre la main sur les parts de Delta Synergie au capital de la banque en contre partie de l’abandon de l’audit commencé contre cette firme du clan Bongo dont une de ses entreprises doit une somme colossale à l’État. A la tête de la BGFI, Henri-Claude Oyima est aux commandes depuis près de quatre décennies. Cependant, actuellement il se trouve sur un terrain glissant.
Delta Synergie que dirige Jérôme Andjoua est une entreprise familiale créée par le l’ex-président Omar Bongo ( 1967-2009). Ceci dans le but de canaliser les actifs de la famille( la manne pétrolière). Le 25 novembre 2024, le courrier de la task force reçu par Jérôme Andjoua relatif à l’apurement de la dette laisse perplexe ses propriétaires. Cette lettre écrite par le conseiller présidentiel franco-andorran Pierre Duro demande clairement à Delta Synergie de céder toutes ses participations qui s’élève à 9,91% au sein de BGFIBank Holding Corp. Holding de tête qui contrôle tout de groupe bancaire BGFIbank.
Si Delta Synergie accepte de céder ses parts, l’audit en cours sera suspendu par l’État qui s’engage à effacer les fiscales et douanières de cette société gabonaise de service. Cela permettra à l’entreprise d’obtenir en fin de compte un crédit d’impôts. Selon Africa Intelligence, une des sociétés de Delta Synergie qui s’occupe des filières de gardiennage et de sécurité possède une dette de plusieurs milliards de francs CFA.
Cette proposition a reçu l’avale de Brice Clotaire Oligui Nguema au cours d’une réunion organisée au palais du bord de mer le 23 novembre. Du côté du clan Bongo, Pascaline Bongo, cheffe du clan et fille aînée d’Omar Bongo est à cheval entre transiger ou perdre son influence sur la première banque d’Afrique centrale principale source financière de Libreville.
BGFIBank est présente dans dix pays d’Afrique à l’exception de ses actifs placés dans des groupes étrangers. La banque demeure la subsistance financière du clan Bongo depuis la disparition d’Omar Bongo en 2009. Du Chantage au sein des affaires ou règlements familiaux, en tout cas, les jours restent à compter pour Pascaline Bongo. Elle doit donner sa réponse le 6 décembre.
Depuis le mois de mars, de nombreux conseillers dont le président congolais Denis Sassou Nguesso ont largement participé à ce que cet audit tarde à se faire, poussant ainsi le chef de la junte à suspendre cette affaire. Et ce, afin d’éviter de brusquer le clan Bongo. Alors que plusieurs de leurs résidences familiales sont confisquées.
Brice Clotaire Oligui Nguema se sent en position de force face au clan Bongo car il détient une carte maîtresse dans ce jeu d’affaires. Il s’agit de la liste des actionnaires de la Holding, la composition de la succession d’Omar Bongo, l’historique des participations de Delta au sein de BGFIBank, la liste des biens immobiliers et l’état des créances de ses sociétés vis-à-vis de l’État.
Tensions entre Brazzaville et Libreville
Henri-Claude Oyima et Pascaline Bongo compte sur le soutien Omar-Denis Junior Bongo. Tous les deux continuent de multiplier de prises de contact avec ce dernier. Au niveau de Brazzaville, le rachat des actifs de la filiale congolaise de la société générale et l’audit en cours contre Delta Synergie sont vus avec beaucoup de détails. A noter que, le clan du président Denis Sassou Nguesso détient aussi des parts dans la holding à travers l’entreprise Yao Corp dont Yacine Bongo et son frère ODJB possèdent 2,32%. Selon Africa Intelligence, Jusqu’à preuve du contraire, le président congolais est toujours contre l’éviction du PDG de Delta Synergie. Autre inquiétude de DSN, c’est la présence de Hervé Patrick Opiangah à Brazzaville. Ce dernier est un homme d’affaires, mais aussi beau cousin de l’ancien président Ali Bongo(2009-2023). Il est l’un des promoteurs ”civils” du putsch en tant que ministre des mines.
Pour rappel, parmi les principaux actionnaires de la holding de tête du groupe BGFIBank, Delta Synergie détient 9,91% après Sogafric qui possède 13,13% gérée par le franco-Gabonais Christian Kerangall. Par contre le PDG de BGFIBank, Henri Claude Oyima est soupçonné par la task force d’être peu à peu monté au capital de BGFIBank Holding Corp à travers sa propre holding , Nahor Capital qui possède 9,25% du capital.
Rustine De Gloire