
L’Union africaine (UA) a récemment annoncé la reprise de ses activités à Tripoli, en Libye, après une absence de dix ans. Cette décision a été officialisée par la signature d’un accord entre le ministre libyen des Affaires étrangères, Taher Ba’âour, et Bankole Adeoye, le commissaire de l’Union chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité. La signature a eu lieu à l’occasion de la 46e session du Conseil exécutif de l’Union africaine à Addis-Abeba. Un autre pas décisif dans cette crise libyenne demeure également la signature de la charte de réconciliation inter-libyenne actée le 14 février 2025. C’était toujours à Addis-Abeba lors du 38e sommet annuel des chefs d’États de l’Union Africaine.
Ces deux accords sont perçus comme une reconnaissance de la situation de sécurité et de stabilité que retrouve progressivement la Libye, ainsi que du retour d’autres missions diplomatiques dans la capitale. Le ministère libyen des Affaires étrangères a déclaré que cet accord relatif à la reprise des activités de l’UA vise à dynamiser la coordination diplomatique pour le bénéfice du peuple libyen. Bankole Adeoye a qualifié cet événement ” d’historique”. Parce que celui-ci met en avant le retrait du bureau de liaison de Tunis vers Tripoli, après une période d’exil de sept ans.
Souhait des libyens
La Libye est toujours en proie à une crise politique persistante, avec deux gouvernements rivaux en place : celui reconnu par l’ONU, dirigé par Abdelhamid Dbeibah à Tripoli, et un autre basé à Benghazi, dirigé par Ossama Hamad. Les Libyens espèrent que la tenue des élections pourrait enfin établir une stabilité durable, après des années d’instabilité qui ont suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Un processus marqué par un engagement contenu multipartite
La cérémonie a été dirigée par Denis Sassou N’Guesso, le président de la République du Congo, chargé de superviser le dossier libyen par ses pairs africains. Le chef de l’État congolais a exprimé sa satisfaction quant à la signature de cette charte. Il souligne l’engagement continu des parties libyennes, notamment le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Menfi, et le maréchal Aftar, commandant de l’Armée nationale libyenne. Selon lui, la réalisation de cette réconciliation est essentielle pour permettre la mise en place d’un gouvernement et d’une armée nationaux uniques, ainsi que d’institutions unifiées en Libye.
Le président congolais a également témoigné de la détermination du peuple libyen à trouver une solution pacifique au conflit, louant leur maturité et leur unité. Il a annoncé que son Comité de haut niveau est prêt à poursuivre sa médiation pour soutenir les efforts des dirigeants libyens vers des élections générales inclusives, afin d’aboutir à une résolution durable de la crise.
La signature de cette charte de réconciliation et la reprise des activités de l’Union Africaine à Tripoli sont considérées comme un pas indispensable plaçant la Libye vers les rails de la paix et la stabilité.
Juslie Lebongui