
Netumbo Nandi-Ndaitwah entre dans l’histoire en devenant, ce vendredi 21 mars, la première femme à accéder à la présidence de la Namibie. Figure emblématique du paysage politique namibien, elle suscite espoirs et interrogations. Voici cinq faits marquants sur celle que l’on surnomme “NNN”.
Un pilier de la Swapo
Depuis son adolescence, Netumbo Nandi-Ndaitwah est une militante acharnée de l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo). Ce mouvement de libération, devenu parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1990, a façonné son engagement politique. Portée par le politburo de la Swapo, elle a remporté les élections de novembre avec 58 % des suffrages, dans un contexte électoral complexe.
La participation record enregistrée dans les bastions du parti, comme les régions d’Ohangwena et d’Omusati (91 % et 92 %), témoigne de son ancrage populaire. Dans ces zones, elle a réalisé ses meilleures performances, atteignant 79,7 % et 82,6 % des votes.
Une formation soviétique
Exilée en Russie dans les années 1970, Nandi-Ndaitwah a suivi une formation au sein du Komsomol, l’organisation de jeunesse du Parti communiste soviétique. Cette expérience a forgé ses liens avec des pays comme la Corée du Nord, qui a largement contribué à l’infrastructure de la capitale namibienne avant l’intensification des sanctions internationales.
Des convictions conservatrices

Fille d’un pasteur anglican, elle incarne un courant conservateur sur les questions sociétales. Partisane d’une législation stricte sur l’avortement, qui demeure interdit sauf cas exceptionnels, elle soutient également une vision traditionnelle du mariage.
Son parti a adopté une loi, entrée en vigueur le 30 décembre dernier, qui interdit le mariage entre personnes de même sexe et refuse la reconnaissance légale des unions homosexuelles contractées à l’étranger.
Une carrière de quarante ans
Depuis son entrée au Parlement en 1990, elle a occupé plusieurs postes ministériels. Après avoir dirigé le ministère des Femmes et des Enfants en 2000, elle a gravi les échelons jusqu’à devenir ministre des Affaires étrangères, fonction qu’elle a assumée pendant douze ans (2012-2024). En février 2024, elle est élue à la présidence, marquant ainsi une première historique pour le pays.
Un nouveau chapitre à 72 ans
Née en octobre 1952, Netumbo Nandi-Ndaitwah prend les rênes d’un pays dont plus de 70 % de la population a moins de 34 ans, selon le recensement de 2023. Identifiable par ses iconiques lunettes à monture dorée, elle succède à Nangolo Mbumba, 83 ans, qui avait brièvement assuré la présidence après le décès de Hage Geingob à l’âge de 82 ans.
Avec son expérience et son ancrage dans l’histoire politique namibienne, “NNN” s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre pour le pays.
Juslie Lebongui