
Le monde du cinéma congolais s’enrichit d’un nouveau chef-d’œuvre avec la sortie de Léa, un film poignant qui sensibilise sur les violences faites aux femmes. Porté par Titan Campagny et Tina Lobondi, ce long-métrage a été projeté en avant-première le 22 mars 2025 au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza. Il offre aux spectateurs une expérience cinématographique intense et porteuse de messages puissants.
Léa raconte le destin tragique d’une jeune fille de 13 ans, victime d’une agression perpétrée par un membre influent d’un gang local. Rejetée par son père après une grossesse non désirée, elle se retrouve livrée à elle-même, devant affronter les épreuves de la vie tout en élevant sa fille, Kira. Cette dernière, confrontée au harcèlement scolaire, peine à dénoncer son agresseur, renforçant ainsi le cercle vicieux du silence et de la souffrance.
Des années plus tard, alors que Léa semble enfin entrevoir un avenir apaisé, son passé resurgit avec force. Entre secrets familiaux et quête de justice, elle découvre en elle une résilience insoupçonnée et un courage indomptable pour affronter l’inimaginable.
Un film engagé au message universel avec un scénario émouvant suivi d’une mise en scène soignée, Léa s’impose comme un témoignage poignant sur des thématiques essentielles : l’amour, la résilience, l’espoir, mais aussi le harcèlement et la lutte contre l’injustice. Ce film congolais, à la fois intime et percutant, parvient à toucher un large public en mettant en lumière des réalités souvent passées sous silence.
Le film Léa est le fruit d’un travail acharné, s’étalant sur une année et demie de préparation et trois mois de tournage. Pour Tina Lobondi, productrice et directrice artistique du projet, l’aventure a été semée d’embûches, mais l’engagement des acteurs a rendu l’expérience inoubliable :
« La tâche n’a pas été facile, mais les acteurs ont pris cette histoire à cœur et ont donné le meilleur d’eux-mêmes. »
Elle a également tenu à remercier les partenaires qui ont soutenu cette réalisation, notamment la Banque Commerciale Internationale (BCI), Vival, Burotop Iris, Bralico et le groupe Elonda.

Le rôle principal est brillamment interprété par Bienvenue Mpossi, qui incarne Léa avec une intensité remarquable. Sélectionnée à l’issue d’un casting rigoureux, l’actrice se dit fière de porter un message aussi fort et invite le public congolais à soutenir le cinéma national :
« Le cinéma congolais, c’est nous d’abord ! Soutenons nos productions et reconnaissons le talent de nos artistes. »
La projection a suscité de nombreuses réactions, notamment celle de la professeure Francine Ntumi, ambassadrice de l’UNICEF Congo, qui a partagé son ressenti à chaud :
« Ce film met en lumière une réalité que vivent de nombreuses femmes et jeunes filles. J’espère qu’il encouragera les victimes à briser le silence et incitera ceux qui sont témoins d’injustices à agir. »
Parmi les spectateurs, Georby Ibara et ses amis ont été marqués par l’intensité du récit :
« C’est un film captivant, mais il nous laisse sur notre faim ! J’aimerais en voir plus et connaître la suite. »
Le personnage du harceleur, Zep, incarné par Batangouna Chelfi (Arthur Olympio), inspire la peur, mais son interprète voit ce rôle comme une opportunité d’éveiller les consciences :
« Jouer Zep m’a permis de dénoncer une réalité sociale. J’espère que les agresseurs qui verront ce film prendront conscience de leurs actes. »
Avec une réalisation soignée et une production de qualité, Léa s’impose comme un jalon important pour le cinéma congolais. Ce film ne se contente pas de divertir, il interroge, émeut et pousse à la réflexion. Un moment fort pour les cinéphiles et les amateurs d’histoires engagées.
Juslie Lebongui