
A une année de la présidentielle de 2026, les voix s’élèvent déjà tant du côté du pouvoir que de l’opposition. Mathias Dzon, président de l’Alliance pour la République et la Démocratie(ARD), un parti de l’opposition a lors d’une conférence de presse tenue le 6 février 2025 donné son point de vue sur ce que le Congo devra se concentrer. Pour ce parti politique, la présidentielle n’est pas une priorité.
Pour l’ARD, la faillite financière du pays fait de lui un mort-vivant. Le pouvoir en place évite de faire le bilan d’exécution de ses promesses.
« Au niveau d’un pays, quand il y a une faillite financière comme cela est le cas du Congo-Brazzaville aujourd’hui, le pays devient un mort-vivant. Faisant fi de cette vérité d’évidence, et pour tenter de masquer son bilan désastreux et le chaos total dans lequel il a plongé le pays, le pouvoir congolais vient de lancer par anticipation, la campagne pour l’élection présidentielle de 2026…Il espère par cette manœuvre dilatoire, éviter de faire au peuple congolais, le bilan de l’exécution de ses promesses mensongères…l’accès de notre pays au statut de pays émergent en 2025 ; la déclinaison de slogans enchanteurs », a notifié Elo Dacy, porte-parole de l’ARD.
Mathias Dzon réitère au cours de cette rencontre avec les médias que le Congo n’est pas un royaume pour une succession familiale. L’ ARD fustige le pouvoir en place dont quelques dirigeants « tournent résolument le dos aux défis majeurs auxquels le pays est confronté, et font croire que l’élection présidentielle de 2026 est devenue désormais, la première priorité des Congolais…Le peuple congolais n’est plus dupe. L’élection présidentielle de 2026 ne constitue pas sa priorité ».
Ce parti de l’opposition estime que, la tenue de l’élection est conditionnée par l’organisation d’accord-parties, d’un recensement administratif spécial pour déterminer un corps électoral fiable et des listes électorales honnêtes et crédibles ; l’introduction de la biométrie intégrale dans le processus d’identification ; la dissolution de la direction générale des Affaires électorales ; la mise en place d’une commission électorale nationale, véritablement indépendante ; l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle loi électorale véritablement impartiale et impersonnelle ; l’élaboration et l’adoption d’un découpage électoral juste et impartial ; la mise en place d’un Comité arbitral indépendant, chargé de gérer le contentieux électoral ; la neutralité des agents de la Force publique affectés à la surveillance des élections ; l’interdiction absolue pour les préfets, les sous-préfets, les maires, les administrateurs-maires, les chefs de quartier et de village d’être responsables ou membres des Commissions locales d’organisation des élections ; la proclamation des résultats provisoires et leur affichage dans chaque bureau de vote…

L’ARD revient sur des taux exorbitants des cautionnements aux différentes élections nationales et leur fixation ainsi qu’il suit : « 50.000 F CFA, par liste, pour les élections locales ; 100.000 F CFA par candidat, pour les élections législatives et sénatoriales et 5.000.000 F CFA, par candidat, pour l’élection présidentielle », des taux qu’elle souhaiterait les voir au rabais.
𝐃𝐎𝐌𝐈𝐍𝐈𝐐𝐔𝐄 𝐁𝐀𝐒𝐒𝐄𝐘𝐋𝐀, 𝐔𝐍 𝐃𝐀𝐍𝐆𝐄𝐑 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐋𝐄 𝐏𝐀𝐘𝐒
Arguant sur la récente sortie du commissaire général, président de l’URC, Dominique Basseyla, qui demande une révision constitutionnelle pour introduire le poste de vice-président de la République, Elo Dacy le voit telle une provocation. De la même façon qu’il avait poussé l’opposition en erreur lors du débat sur le changement de la constitution, Dominique Basseyla en évoquant une modification constitutionnelle serait un valet du pouvoir. Avec un mode opératoire connu, cette fois-ci il n’aura pas gain de cause étant donné que l’ARD le présente comme un « danger pour le pays » a-t-il poursuivi.
SOUPÇON DE L’ARD
Pour elle, ce processus que le pouvoir voudrait mettre en place, c’est celui d’ obtenir la possibilité de trouver un successeur familial au chef de l’Etat. Et, c’est une impossibilité absolue précise Mathias Dzon. « Si le président se retire, il n’y aura ni son fils, ni son neveu. Le Congo n’est pas un royaume. S’il veut en savoir plus, il peut aller chez le roi Makoko ».
Par ailleurs, Mathias Dzon suggère une transition de deux ans qui sera conduite par un gouvernement d’union nationale. Celle-ci aura pour rôle de remonter le pays, de le remettre sur les rails et d’organiser les élections claires et transparentes.
Juslie Lebongui