
Dans le cadre de sa recherche de financements pour soutenir l’effort de guerre contre la rébellion du M23, le gouvernement congolais s’oriente vers Abu Dhabi. La société émirienne International Resources Holding (IRH), filiale d’International Holding Co, a exprimé un vif intérêt pour l’exploitation d’un gisement minier stratégique situé près de Kolwezi, dans la province du Lualaba. Ce site, appelé Musonoï East, riche en cuivre et cobalt, a été proposé à IRH en février par des proches du président Félix Tshisekedi, dont son conseiller privé Kahumbu Mandungu Bula et son frère Jacques Tshisekedi.
Depuis une visite à Abu Dhabi et une rencontre avec le président Mohammed bin Zayed Al Nahyan, IRH mène des négociations directes avec la Gécamines, société publique minière congolaise, pour obtenir ce permis. Un protocole d’accord antérieur liait ce permis à la société sud-africaine Guma Group de Robert Gumede, mais il a été annulé le 4 février par le directeur général de la Gécamines, Placide Nkala Basadilua, ouvrant la voie à de nouveaux pourparlers avec IRH.

Les discussions en cours portent notamment sur un paiement anticipé que Kinshasa espère voir atteindre les 250 millions de dollars. Toutefois, le site ne disposant pas encore de réserves certifiées, IRH demande des garanties supplémentaires. L’entreprise souhaiterait, en cas de réserves inférieures aux attentes, pouvoir bénéficier soit de l’accès à d’autres actifs miniers, soit d’une révision de sa participation dans la future coentreprise.
Créée en 2022, IRH cherche à s’imposer comme un acteur majeur dans le secteur minier africain. Malgré un portefeuille encore limité, elle a déjà fait une percée importante en 2023 avec l’acquisition de 51 % des mines de cuivre de Mopani en Zambie. L’entreprise, dirigée par Ali Al Rashdi, continue d’explorer activement de nouvelles opportunités sur le continent, notamment en République démocratique du Congo.
Rustine De Gloire