Union Africaine: la présélection des deux derniers commissaires repart de zéro

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Les ministres des affaires étrangères d’Afrique centrale rouvrent le processus de sélection pour désigner les deux derniers commissaires de l’Union africaine issus de leur région, après la relance inattendue d’un candidat burundais.

Lors de son conseil exécutif du 15 avril à Addis-Abeba, l’Union africaine (UA) a rouvert un dossier sensible : la présélection des commissaires à l’Éducation, à la Science, à la Technologie et à l’Innovation (ESTI), ainsi que celui au Développement économique, au Commerce, à l’Industrie et aux Mines (DCIM), deux postes réservés à l’Afrique centrale.

À ce jour, cette région n’est toujours pas représentée dans la nouvelle Commission de l’UA, élue mi-février et présidée par l’ancien ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf.

La première tentative de présélection avait été annulée en mars. Après avoir examiné les candidatures, le panel des éminents Africains, dirigé par l’ambassadrice éthiopienne Kongit Sinegiorgis, avait jugé que les treize postulants ne satisfaisaient pas aux critères requis, empêchant ainsi l’étape suivante, celle des entretiens.

Cependant, selon les conclusions du conseil exécutif, non encore publiées, un revirement est intervenu : le candidat burundais Gaspard Banyankimbona, candidat au poste ESTI, a finalement été retenu. Ancien ministre de l’Éducation, il est le seul à avoir franchi le seuil de 70 % requis pour accéder aux entretiens.

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Pour compléter le processus, les pays d’Afrique centrale sont désormais invités à soumettre de nouvelles candidatures pour les deux postes, y compris celui de commissaire DCIM.

La colère des diplomates

Cette annulation initiale a suscité la colère des États d’Afrique centrale. Le doyen de leurs ambassadeurs à Addis-Abeba, le Congolais Jean-Léon Ngandu Ilunga, a vivement protesté. Dans une note adressée le 31 mars à l’Angola, président en exercice de l’UA, il contestait vigoureusement les justifications avancées par le panel pour annuler la présélection.

Parmi les candidats évincés figurait notamment Sarah Mbi Enow Anyang, ancienne commissaire de l’UA aux Ressources humaines, à la Science et à la Technologie (2017-2021). Malgré son expérience, elle n’a même pas franchi la première étape cette fois. Déjà en 2021, elle avait dû renoncer à briguer un second mandat, en raison de la règle empêchant deux commissaires d’être issus de la même région que le président ou le vice-président de la Commission, une contrainte qui avait alors favorisé la réélection du Tchadien Moussa Faki.

Rustine De Gloire

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