Congo – Commisimpex : un duel entre créanciers qui profite à Brazzaville

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Depuis plus d’une décennie, la société Commisimpex et ses bailleurs de fonds ont mené ensemble une campagne de saisies contre le Congo pour récupérer une créance de 1,79 milliard de dollars. Cependant, cette alliance s’est transformée en conflit ouvert entre Commisimpex et ses anciens soutiens financiers, Montreux Partners et Missouri Partners Capital. Ces derniers, qui avaient financé les procédures judiciaires de Commisimpex, exigent désormais le remboursement de leur investissement, paralysant ainsi certaines saisies déjà effectuées, comme celle du Falcon 7X présidentiel.

Lors d’une récente audience à New York, Commisimpex a obtenu le droit de poursuivre la vente du jet saisi, affirmant avoir trouvé un acheteur. Toutefois, l’ordonnance de décembre 2024, obtenue par Montreux, bloque toute transaction, compliquant davantage les poursuites engagées par Commisimpex contre des entités telles que TotalEnergies, Saipem, et plusieurs banques européennes. Cette bataille juridique alimente l’incertitude sur l’issue de ces créances, offrant temporairement un répit au gouvernement congolais.

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Le différend entre Commisimpex et Montreux a pris une tournure encore plus tendue en février, lorsque Montreux a demandé à la justice que lui soient transférées les créances de Commisimpex sur l’État congolais. Estimant que leur valeur réelle ne dépasserait pas 73,5 millions de dollars, Montreux tente ainsi de minimiser le poids financier de cette dette pour en prendre le contrôle. De leur côté, les avocats de Commisimpex dénoncent une manœuvre destinée à écarter leur client et à négocier directement avec Brazzaville.

Ce bras de fer expose les stratégies de Montreux, dont les avocats cherchent à établir des contacts avec le pouvoir congolais pour parvenir à un compromis. Ces affirmations, révélées par Africa Intelligence, ont été brandies par les avocats de Commisimpex pour démontrer que Montreux manœuvre en coulisses pour servir ses propres intérêts. Montreux a démenti toute négociation avec les autorités congolaises, mais ses adversaires demandent désormais une déclaration officielle sous serment.

Cette situation inédite, où des créanciers se disputent la dette d’un État en difficulté, illustre les tensions croissantes autour du dossier Commisimpex. En divisant ses créanciers, le Congo bénéficie d’un sursis inattendu dans cette guerre judiciaire, qui pourrait encore réserver bien des rebondissements.

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