
Un drame s’est produit dans la nuit du 7 au 8 juin dans le district de Kabo, au nord de la République du Congo. Un chasseur connu sous le nom de Biabia a trouvé la mort après avoir été grièvement blessé par un éléphant, au cœur du parc national Nouabalé Ndoki, une zone protégée riche en faune sauvage.
A en croire le média en ligne First Mediac, selon des témoignages recueillis sur place, Biabia, réputé pour ses talents de chasseur, était en expédition avec ses compagnons. Le groupe aurait aperçu un éléphant en train de se nourrir, et aurait décidé d’attendre son départ avant de poursuivre leur traque. Plus tard, dans l’obscurité, l’animal serait revenu de manière inopinée, provoquant un moment de panique généralisée. Seul armé, Biabia menait le groupe. Pris par surprise, il n’aurait pas eu le temps de réagir. Les cris d’alerte ont retenti, mais ses coéquipiers l’ont retrouvé au sol, grièvement blessé. Malgré leurs efforts pour le transporter d’urgence vers le village, il est décédé en chemin. Le défunt, de nationalité congolaise, laisse derrière lui un enfant.
Bien que l’incident se soit produit en période de chasse autorisée, le parc de Nouabalé Ndoki reste une zone extrêmement périlleuse. Les animaux sauvages, dont certains protégés, y évoluent librement dans leur habitat naturel. Les risques y sont donc élevés pour toute incursion humaine.

D’après nos sources, le groupe de chasseurs aurait traversé la rivière Sangha, frontière naturelle entre le Congo et le Cameroun. Or, du côté camerounais, seules les activités agricoles et de production artisanale sont autorisées, la chasse y étant strictement interdite. Les habitants de Kabo affirment que les écogardes camerounais patrouillent régulièrement la zone pour lutter contre le braconnage.
Il convient de rappeler que l’éléphant fait partie des espèces intégralement protégées par la législation congolaise. Leur abattage est interdit. Cependant, leur présence suscite de nombreuses tensions dans les communautés riveraines, notamment à cause des destructions de cultures et de maisons. Les habitants, souvent laissés à eux-mêmes, peinent à obtenir une assistance des autorités face à ces pertes.
Dans ce contexte, certains pointent du doigt le manque de réponses adaptées de la Wildlife Conservation Society (WCS), présente dans la région. Accusée de ne pas avoir établi un dispositif efficace pour gérer les conflits homme-faune, l’organisation est critiquée pour son manque de soutien aux populations locales, pourtant contraintes de cohabiter avec des espèces potentiellement dangereuses.