Entre intelligence humaine et artificielle

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Ce 3 mai, la République du Congo se joint au reste du monde pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse. Une date symbolique, née pour rappeler l’importance d’un journalisme libre, éthique et au service de la vérité. Mais en 2025, cette commémoration prend un visage nouveau, à la croisée des révolutions technologiques. L’intelligence artificielle avec ses automates capables de générer des dépêches, d’analyser les données et même de simuler des voix humaines , s’invite désormais dans la salle de rédaction, bouleversant les fondements mêmes du métier de journaliste.

Au Congo, cette mutation se superpose à des défis structurels encore profonds. La précarité des journalistes, les pressions politiques, l’autocensure, les médias sous-financés, l’accès inégal à l’information… autant de réalités qui fragilisent la pratique d’un journalisme libre. L’intelligence artificielle, en s’imposant dans les rédactions, pourrait être perçue comme une menace supplémentaire. Va-t-elle remplacer le journaliste congolais, ou au contraire le libérer des tâches répétitives pour qu’il se concentre sur l’analyse, l’enquête, l’humain ?

Le défi est de taille : il faut apprivoiser l’IA sans renier l’âme du journalisme. L’objectivité, le sens critique, l’éthique, l’engagement citoyen ne peuvent être codés dans une machine. Ce sont des attributs de la conscience humaine. Le journaliste congolais d’aujourd’hui est donc appelé à se réinventer : à se former aux outils numériques, à comprendre les logiques algorithmiques, à défendre sa place non pas en résistant à la technologie, mais en l’encadrant.

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La liberté de la presse au Congo ne se joue plus uniquement dans les rapports entre le pouvoir et les médias. Elle se joue aussi dans notre capacité à garantir que les algorithmes ne deviennent pas des censeurs invisibles, que les contenus générés ne soient pas des copies sans âme, et que le journalisme reste un métier de réflexion, de responsabilité et de service public.

En ce 3 mai, l’accent devrait être mis sur la défense d’un journalisme congolais libre, mais aussi lucide et innovant. Un journalisme où l’humain et la machine cohabitent, mais où l’humain garde la boussole morale. Parce qu’au cœur de chaque information, il doit toujours y avoir une conscience.

La Rédaction

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