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CIESPB 2025: vers une santé publique plus équitable, préventive et proactive

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Les questions sur l’épidémiologie et la santé publique ont été au centre de différents partages et discussions des professionnels de la santé lors de la tenue de la première édition du congrès international d’épidémiologie et de santé publique de Brazzaville, CIESPB. Placé sous le haut patronage de monsieur Anatole Collinet Makosso, Premier Ministre, chef du gouvernement, l’édition N° 1 du CIESPB a réuni plus de 450 participants du 27 février au 1er mars 2025 au Centre International de Conférences de Kintélé sous le thème ” des évidences scientifiques à une meilleure prise de décision”. 

Les chercheurs, étudiants, professionnels de la santé venus de 15 pays d’Afrique et du monde ainsi que quelques membres du gouvernement de la République du Congo, pays hôte ont répondu présent à cette rencontre réservée sur l’épidémiologie et la santé publique. Le demarrage des travaux de ce congrès a été lancé par le premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso. 

Le but en réalité c’est d’échanger sur les nouvelles données de recherche.

” La santé publique a pour mission d’informer les populations sur les risques qu’elles courent, puis de les former pour s’en protéger”. C’est par ces mots extrait du livre, le manguier, le fleuve et la souris de Son Excellence Monsieur Denis sassou-nguesso président de la République chef de l’État, détenteur pour ce livre, du prix Paul Bourdari de l’Académie des sciences d’outre-mer que Anatole Collinet Makosso, cite avant de revenir sur l’importance de ce rendez-vous.

Participants et quelques membres du gouvernement dans la salle

« l’importance capitale de ce rendez-vous scientifique et de son rôle essentiel dans la lutte pour une santé mondiale, plus équitable dans les interventions politiques sont basés sur des évidences scientifiques. C’est donc avec une immense fierté que je m’adresse à vous à l’occasion de l’ouverture officielle du premier jour de ce premier congrès international d’épidémiologie et de santé publique de Brazzaville. Le choix de Brazzaville pour abriter ce premier congrès n’est pas anodin en tant que capitale historique de la santé publique africaine, Brazzaville incarne une longue tradition de leadership dans la lutte contre les épidémies et les grands défis sanitaires du continent. Ce congrès marque une nouvelle étape dans notre engagement à promouvoir une santé publique plus équitable, plus préventive et plus proactive» a-t-il fait savoir.

Face aux défis sanitaires majeurs

L’ épidémiologie joue en rôle crucial. Elle est claire, les décisions permettent d’orienter les politiques et de  sauve des vies.

«Notre époque est marquée par des défis sanitaires sans précédent. La pandémie de covid-19 nous a rappelé combien les questions de santé publique transcendent les frontières et exigent une réponse collective et coordonnée. Plus encore les menaces liées au changement climatique, aux maladies émergentes et aux inégalités croissantes, en matière d’accès aux soins nous impose de redoubler des efforts. La vision de Son Excellence, Monsieur Denis sassou-guesso, président de la République, chef d’État en matière de santé, repose sur l’amélioration du système sanitaire du Congo avec un accent sur le développement des infrastructures. L’accès aux soins pour tous et la lutte contre les grandes endémies. Il s’agit en effet de construire et de moderniser des hôpitaux et des centres de santé renforcer les capacités des infrastructures existantes, notamment avec des équipements modernes et la mise en place d’hôpitaux spécialisés pour certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires, le cancer et la dialyse. Dans cette perspective, mon gouvernement travaille pour assurer un vaccin aux soins pour tous, lutter contre les épidémies et les maladies endémiques, assurer la formation et la valorisation du personnel de santé en matière de recherche en santé. La vision de Son Excellence, Monsieur Denis Sassou Nguesso, président de la République, repose sur la promotion d’une recherche scientifique nationale, notamment pour répondre aux défis de santé publique au Congo. Les grandes lignes de cette vision inclus le renforcement des institutions de recherche, la recherche sur les maladies, endémiques et émergentes. La recherche en médecine traditionnelle, la formation et le renforcement des capacités, l’innovation et la recherche appliquée. Conscient de la relation entre la santé et le développement économique et social du pays, mon gouvernement a érigé la santé comme sa première bataille. En effet, la relation entre la santé et le développement économique doit être mesurée en évaluant, l’impact sur la productivité humaine des problèmes de santé tels que le taux de mortalité, la montée de la mortalité infantile, la fécondité, les maladies et la santé globale. Le capital humain est l’une des pierres angulaires du développement économique et toute économie ne disposant pas d’un capital humain de bonne qualité ne pourra pas relever les défis du développement » a poursuivi le premier ministre.

Le financement des recherches scientifiques en Afrique

Il dépend de plusieurs facteurs qu’il faille en disposer au préalable.  il est nécessaire de créer des cadres. Il faut des cadres, des structures et des infrastructures. Concernant l’analyse des politiques de santé, il faut élaborer des normes, des règles, des règlements sur la recherche scientifique et leur harmonisation, la formation de base mais aussi la formation des décideurs.

Ce congrès se termine, mais ce n’est qu’un point de départ. Les idées, les solutions et les collaborations qui se sont nées vont continuer à vivre et à grandir ensemble. Une manière de dire que la science serve encore plus les décisions en matière de santé publique

Les recommandation du CIESPB 2025

Dix recommandations ont été formulées à l’issue de ce congrès. Le professeur Éric Maurice Leroy ( Institut de Recherche pour le Développement, France) et président du CIESPB 2025 donne lecture de ces recommandations: 

1- formalisation et professionnalisation de la discipline « l’histoire des maladies et des épidémies» afin d’éclairer les politiques de santé publique;

2- renforcement de la production et de l’utilisation des données probantes;

3- formation et renforcement des capacités;

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4- intégration des évidences dans les politiques publiques;

5- collaboration multisectorielle et inter- institutionnelle;

6- sensibilisation à la culture de l’évidence scientifique;

7- mobilisation des ressources;

8- suivi-évaluation des politiques de santé;

9- intégrer la question du vieillissement de la population dans les politiques de santé publique;

10- renforcer la prise en compte de la santé mentale dans les politiques et programmes de santé publique.

Objectifs atteints 

L’organisation dudit congrès, les déclarations faites et les recommandations formulées relèvent d’un important caractère dans le secteur de la santé. Le comité d’organisation sollicite qu’il y ait désormais un cadre de concertation entre politiques et chercheurs.

Pour le professeur Gilbert Ndziessi, « ce congrès a été un succès vu le nombre important de participants, le nombre de pays représentés, la diversité des thématiques sur les évidences scientifiques, abordées mais surtout la forte dimension pédagogique au regard du nombre d’étudiants qui se sont inscrits et qui sont venus dans cette salle, qui ont posé des questions pertinentes et qui ont fait même des présentations très enrichissantes. Je salue donc ce panel des étudiants et vous remercie pour votre participation très active » a-t-il fait savoir avant d’exprimer sa joie sur les objectifs fixés.

« Nous sortons de ce congrès avec beaucoup de joie dans l’ensemble parce que les objectifs ont été atteints. En 2027, il y aura la deuxième édition. Cela veut dire qu’il y a un attachement de tous à la continuité. Les recommandations apparaissent comme des aides à la décision. A partir des recommandations, il y aura des actions qui vont être conduites dans nos systèmes de santé et ces actions vont impacter la manière dont le système de santé va agir, cela est une évidence. A partir de ces évidences que nous avons pu toucher dans ces documents,  les gouverneurs, des politiques vont pouvoir adapter leur manière de voir les choses et d’orienter des actions pour une meilleure amélioration de la santé des populations. C’est très important ce que nous venons de déclarer et ça va rester dans les annales de la santé publique parce que c’est un peu rare que des décisions soient prises à partir des évidences. Donc nous avons par exemple suggéré qu’il y ait un cadre de concertation entre les politiques et les chercheurs pour aider les politiques à comprendre mieux » a rassuré le professeur Gibert Ndziessi. 

La présence massive des étudiants 

Elle fait partie du volet pédagogique de ce genre d’événement. Ces événements contribuent à la formation. Pour ceux là qui sont encore sur le terrain, donc à l’école, c’est la formation continue. De même que pour ceux qui sont déjà opérationnels sur le terrain. Les enjeux de ce genre d’activité doivent être répétés pour l’actualisation  des connaissances. Les jeunes  étudiants finalistes à la faculté des sciences ont fait des présentations magnifiques pendant le congrès.

« Nous préparons en même temps la relève. C’est une forme de relève que nous sommes en train de préparer. Je pense que cela va continuer ainsi pour les conférences  des éditions avenir» a précisé le professeur Gilbert Ndziessi. 

Après ces trois passés au centre international de conférences de Kintélé, les participants rentrent chez eux satisfaits parce qu’ils viennent de vivre des expériences enrichissantes au milieu des professionnels de la santé. Les professeurs comme Emmanuel Mpinga Kabengele (Institut de santé Globale, Université de Genève, Suisse) , Mamadou Coumé ( Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal), Désiré Mashinda Kulimba ( École de santé publique de Kinshasa, RDC), Francine Ntoumi(Brazzaville, Congo), Eloko Gerard, ISTM, Kinshasa, RDC), Ange Antoine Abena( Université Denis Sassou Nguesso, Brazzaville, Congo ) ont rehaussé de leur présence les différentes communications de ces assises sur l’épidémiologie et la santé publique.

Toutes les données scientifiques recueillies à l’occasion de cette première édition du congrès international de l’épidémiologie et de santé publique de Brazzaville seront soumises à un journal scientifique de santé publique pour analyse avant leur  publication officielle et leur bonne utilisation par les décideurs politiques.

L’édition n°1 du CIESPB se termine sous une bonne note de satisfaction  après trois jours de partages des données évidentes liées aux questions de l’épidémiologie et de la santé publique. Le président d’organisation du congrès, le professeur Gilbert Ndziessi projette la tenue de la prochaine édition pour 2027 toujours à Brazzaville.

Juslie Lebongui

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