
Ce week-end, l’Amérique s’offre un nouveau spectacle : une Coupe du monde des clubs revisitée, dopée, exportée. Trente-deux équipes, cinq continents, un mois de joutes footballistiques sous les projecteurs yankees. Pour la FIFA, c’est un coup de maître. Pour les clubs et leurs joueurs, un nouveau champ de bataille. Et pour le public ? Un pari, pas encore gagné.
Le casting est prestigieux : Real Madrid, Manchester City, Bayern Munich, PSG. Du lourd, du glamour, de quoi faire saliver les diffuseurs… et saturer encore un peu plus les muscles des athlètes. Car dans les vestiaires, les dents grincent. Le calendrier est une ardoise noire où les jours de repos deviennent une chimère. Entre les syndicats qui s’inquiètent et les ligues qui protestent, le football flirte dangereusement avec le burn-out généralisé.
Sur le terrain américain, le ballon rond joue à l’intrus. Coincé entre les touchdowns, les home runs et les slam dunks, il tente de faire sa place. Les tribunes, elles, ne promettent pas de faire le plein. Les billets se bradent, les campagnes promotionnelles s’emballent, mais le doute plane. Et l’ombre des contrôles migratoires renforce le malaise : les abords des stades prennent des airs de frontière. Dans ce climat tendu, même les fans les plus passionnés pourraient rebrousser chemin.

Et pourtant, les caisses résonnent déjà du tintement des millions. DAZN a mis le paquet, près d’un milliard d’euros pour diffuser le show planétaire. En France, TF1 s’est assuré quelques pépites en sous-licence. Coca-Cola, Visa, Hisense, Bank of America : les sponsors font la queue. Même le redoutable fonds saoudien PIF a sorti son carnet de chèques. L’odeur du jackpot a emporté les dernières réticences.
Le PSG, en stratège avisé, saute sur l’occasion. Présent dans les grands carrefours américains de Los Angeles à New York le club parisien rêve d’exportation massive. Le marché US, encore jeune mais plein d’appétit, est une terre promise pour les clubs en quête de croissance digitale et commerciale. La Coupe mondiale tombe à point nommé pour conquérir les cœurs… et les portefeuilles.
À la clé, un trésor. Un milliard de dollars redistribués, jusqu’à 125 millions pour le grand gagnant. Pour la FIFA, cette compétition est bien plus qu’un tournoi : c’est une vitrine mondiale, une machine à cash, un levier d’influence. Le football du futur s’écrit désormais en dollars, sous les néons américains. Le sport-roi change de décor, mais le spectacle, lui, reste total.
Rustine De Gloire