Le sort de six présumés trafiquants d’ivoire sera scellé ce 19 juin à Brazzaville et Dolisie

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Le couperet de la justice congolaise s’apprête à tomber sur six individus accusés de trafic de produits issus d’espèces animales intégralement protégées. Deux procès distincts, à Brazzaville et à Dolisie, livreront leurs verdicts ce mercredi 19 juin 2025, à moins d’un retournement de dernière minute.

Dans la capitale, c’est un couple pris la main dans le sac qui attend son sort. Le 29 juillet 2023, ils avaient été arrêtés en flagrant délit avec quatre pointes d’ivoire, équivalant à deux éléphants abattus. L’enquête a révélé que ces trophées avaient été acquis dans le département des Plateaux avant d’être acheminés vers Brazzaville pour y être écoulés. Présentés au procureur le 3 août 2023, ils ont comparu à plusieurs reprises, la dernière audience datant du 10 avril 2025. Le verdict est attendu dans les prochaines heures.

À Dolisie, la situation est tout aussi grave, mais encore plus troublante : un greffier en chef figure parmi les quatre accusés. Le 22 octobre 2024, trois hommes avaient été interceptés avec trois pointes d’ivoire. Leur arrestation a conduit, sur dénonciation, à l’implication d’un quatrième suspect, haut fonctionnaire du Tribunal de Grande Instance de Dolisie. Condamnés en première instance à deux ans de prison ferme et à une amende solidaire d’un million de francs CFA, les quatre prévenus ont fait appel. La Cour d’appel rendra son arrêt ce 19 juin, après avoir reporté l’affaire lors de l’audience du 22 mai.

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Ces deux affaires illustrent les efforts conjoints des services de la gendarmerie, des agents des Eaux et Forêts, et du Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage (PALF). Les mis en cause risquent jusqu’à cinq ans de prison ferme et des amendes pouvant atteindre cinq millions de francs CFA, conformément à la loi 37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées.

Symbole de cette répression renforcée : l’ivoire, trophée emblématique mais illégal, extrait de l’éléphant, espèce intégralement protégée au Congo. La loi est sans équivoque : « L’importation, l’exportation, la détention et le transit des espèces protégées et de leurs trophées sont strictement interdits, sauf dérogation scientifique », stipule l’article 27.

Ce 19 juin s’annonce donc décisif : au-delà des individus, c’est le message de fermeté face aux crimes fauniques que la justice congolaise entend marteler.

Rustine De Gloire

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