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Le FMI accorde 43 millions de dollars au Congo, et après ?

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Pour l’instant, le décaissement de 43 millions de dollars approuvé par le Conseil d’Administration (CA) du FMI en faveur de la République Congo, marque un ouf de soulagement en cette année 2024. Ceci, se fait suite à l’achèvement des consultations au titre de l’article IV et de la cinquième revue de l’accord dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC) au profit du Congo. Un financement du FMI, pour lequel semble-t-il continuera à aider les autorités à mettre en œuvre les politiques du développement, à préserver la stabilité macroéconomique et à renforcer la reprise économique au milieu de pressions inflationnistes et de resserrement des conditions financières. Les motifs sont justes, et la volonté du Congo dans la reprise de l’économie est à louer, mais la faisabilité des choses dans le sens du développement durable, nous conduit au questionnement, et après ?

Les performances du Congo au titre de l’actuel programme du Fond international monétaire au moyen de la FEC ont été jugées totalement satisfaisantes d’après le communiqué du FMI, en dépit des retards persistants dans les reformes structurelles.

Bo Li, le Directeur Général Adjoint et président par intérim du FMI donne son avis à propos du Congo à l’issue de la réunion du CA. << La reprise économique de la République du Congo s’est poursuivie à un rythme modéré, soutenue par la croissance hors hydrocarbures robuste mais moins dynamique et par la mise en œuvre progressive des reformes. Les risques sont orientés à la baisse, notamment en raison de l’escalade potentielle des conflits dans le monde, des chocs climatiques, de la volatilité des cours du pétrole, du resserrement des conditions financières extérieures et d’un ralentissement de la mise en œuvre des réformes. Avec la désinflation mondiale et l’orientation appropriée de la politique monétaire régionale, l’inflation, actuellement élevée, devrait revenir à la cible régionale de 3% >> a-t-il détaillé.

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Bien que le contexte mondial soit incertain, les autorités congolaises ont réaffirmé à cet effet dans le même communiqué, leur engagement à mettre en œuvre des politiques et des réformes propices à une croissance plus forte , plus résiliente et plus inclusive, tout en maintenant la stabilité macroéconomique et la soutenabilité de la dette. D’après les prévisions faites sur le congo, la croissance économique pourrait s’accélérer au cours des deux prochaines années pour se situer entre 3,5% et 3,8%, par contre l’inflation qui est en ce moment en hausse, pourrait revenir à l’objectif régional de 3%. L’excédent du solde courant devrait continuer à diminuer avant de devenir négatif, en partie en raison de la baisse prévue des cours du pétrole.

La promesse faite par le Congo auprès de l’institution financière internationale est une chose et sa concrétisation en est une autre paire de manches vis-à-vis de la génération actuelle et de celle à venir. Parce que d’une certaine manière ,la bonne gestion de la chose publique peut être comparée à une entreprise dans laquelle on a investi des fonds et devrait produire du profit à court terme, moyen et long terme. Vraisemblablement, les temps de vaches maigres peuvent déstabiliser cette entreprise. Par contre, les avantages contractés lors de la période des vaches grasses pourront secourir l’entreprise si l’entrepôt a été bien entretenu. Ne dit-on pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets ?
La majorité des dettes intérieurs ne tirent-elles pas leur source dans l’alternance de la bonne ou mauvaise gestion des affaires publiques ?

A cette interrogation, le FMI prend déjà de l’avance par le biais de la déclaration de Bo Li qui encourage tous ceux qui auront de la mainmise sur les fonds débloqués à fournir encore plus d’efforts en matière de bonne gouvernance. << Les autorités sont encouragées à poursuivre leurs efforts pour assainir les finances publiques. Le maintien de la discipline en matière de dépenses, un élargissement de l’assiette fiscale et une réduction des dépenses fiscales devraient progressivement libérer l’espace budgétaire nécessaire pour accroître les dépenses sociales et de développement. Une poursuite de la rationalisation des subventions aux carburants, associée à une augmentation de l’assistance sociale ciblant les personnes vulnérables, constituent des reformes importantes du côté des dépenses pour atteindre cet objectif >> a-t-il notifié.

Jusqu’à ce stade, il n’est point question de nier les efforts de toutes les parties prenantes. Cependant, il s’agit pour le Congo de prendre des précautions sincères et salvatrices centrées sur l’équilibre des piliers du développement durable à savoir l’environnement, le social et l’économie. Une grande décision qui aidera le pays à diversifier davantage son économie, d’améliorer la transparence des finances publiques et du secteur des hydrocarbures, de poursuivre l’opération de lutte contre la corruption et d’éviter encore d’accumuler de nouveaux arriérés ainsi que d’accroître l’efficacité des dépenses publiques.

Juslie Lebongui

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