
l’Afrique centrale est en pleine effervescence alors que les tractations pour les deux postes de commissaires qui lui reviennent au sein de la Commission de l’Union africaine (UA) battent leur plein. Avec une avalanche de candidatures venant de Guinée équatoriale, du Tchad, du Burundi, de la RDC, du Cameroun, de Sao Tomé-et-Principe et de la Centrafrique, la région est plus divisée que jamais dans cette course au pouvoir.
Sous la houlette du nouveau président de la Commission de l’UA, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, deux postes stratégiques restent à pourvoir : celui de commissaire à l’éducation, à la science, à la technologie et à l’innovation (Esti) et celui du développement économique, du commerce, de l’industrie et des mines (DCIM). L’élection définitive aura lieu lors du comité exécutif des ministres des affaires étrangères de l’UA, le 15 avril.
Le poste de commissaire DCIM attire particulièrement les convoitises. Le Tchad a aligné Amine Idriss Adoum, tandis que la Guinée équatoriale mise sur Cesar Augusto Mba Abogo. Mais la bataille ne s’arrête pas là : le Burundi présente Libérat Mfumukeko, ex-secrétaire général de l’East African Community, soutenu par la présidence burundaise. Le Cameroun mise sur Jean Bertrand Azapmo, tandis que la RDC joue la carte Faustin Luanga Mukela, ancien conseiller de Joseph Kabila et proche de Félix Tshisekedi, ainsi que Jean-Marc Malanbwe Kilolo, expert en économie au sein de la Commission économique pour l’Afrique.

Le poste de commissaire Esti n’est pas en reste, avec des candidatures venues de toute la région. Le Cameroun met en avant Sarah Mbi Enow Anyang, ancienne commissaire aux ressources humaines de l’UA. Deux Burundais, Gaspard Banyankimbona et Sanctus Niragira, entrent dans la danse. La Centrafrique mise sur Jean-Laurent Syssa-Magalé, tandis que la RDC soutient Philippe Kuhutama Mawoko, ancien directeur de l’Observatoire africain pour la science, la technologie et l’innovation.
Avec une telle dispersion des candidatures, l’Afrique centrale risque de diluer son influence et de perdre ces postes stratégiques au profit d’autres régions du continent. Le panel d’éminentes personnalités chargé de préparer la sélection se réunira le 21 mars pour examiner les dossiers.
L’enjeu est de taille : au-delà des ambitions personnelles, c’est l’avenir de la région au sein de l’Union africaine qui se joue.
Juslie Lebongui