La lutte contre la délinquance continue de produire ses preuves en République du Congo. Dans le cadre de leurs opérations de routine, les éléments de la Région de Gendarmerie de la Cuvette ont tour à tour interpellé deux individus les 06 et 07 novembre dernier à Owando. L’un a été retrouvé avec une grande quantité du chanvre indien et l’autre cité en tant que fournisseur a quant à lui été arrêté à son domicile avec ce même produit en sus d’une pointe d’ivoire d’un éléphanteau.
Retour sur les faits
A l’origine, un jeune de plus de dix-huit (18) ans a été appréhendé avec cinquante-deux boules du chanvre indien encore appelé le cannabis roulées dans des papiers. Interrogé sur la provenance de ces produits interdits par la loi, ce jeune n’a pas tardé à dénoncer son fournisseur. Ce dernier est l’attaché des services administratifs et financiers au ministère de l’Agriculture, de la pêche et de l’élevage en poste à Owando. La perquisition faite au domicile de cet agent a permis aux gendarmes de confirmer les propos du dénonciateur. Des sacs de ciment, sachets et sac à dos remplis du chanvre indien ont été retrouvés dans sa chambre à coucher rapporte le communiqué du PALF.
Ce fournisseur âgé de quarante ans révolus, selon une source proche du dossier aurait ramassé cette pointe d’ivoire dans la zone agricole protégée (ZAP) du village Ambo’Angue situé à quelques kilomètres d’Owando. Cette pointe d’ivoire provenant du trophée d’une espèce animale intégralement protégée aurait été gardée dans sa maison depuis 2023. Informés de cette saisie effectuée par les gendarmes de la Cuvette, le PALF ( Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune Sauvage) et les autorités habilitées apportent leur appui technique à cette affaire.
Ces deux présumés malfrats sont poursuivis pour les délits de culture, détention, consommation du chanvre indien. L’un d’entre eux est également reproché pour détention de pointe d’ivoire. Ces derniers ont été présentés au procureur de la République, près du tribunal de Grande Instance d’Owando afin de répondre de leurs actes. Ils encourent tous, des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme avec de fortes amendes dont le plafond est de 5 millions conformément à la loi.
Ces deux individus arrêtés sont jugés sur la base de la loi en vigueur en République du Congo. Il s’agit de la loi N° 37-2008 sur la faune et les aires protégées laquelle dispose en son article 27 que « l’importation, l’exportation, la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées, ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits, sauf dérogation spéciale de l’administration des eaux et forêts, pour les besoins de la recherche scientifique » et de la loi du 12 juillet 1916 laquelle dans son article 2 réprime l’importation, le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses dont le chanvre indien en République du Congo.
Juslie Lebongui