Cedeao : Bassirou Diomaye Faye désigné futur président de l’organisation régionale

119
Affiche début Article

À l’issue de longues tractations en coulisses, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont porté leur choix le 21 juin à Abuja sur le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, pour prendre les rênes de l’organisation. Sa nomination sera officiellement entérinée lors du sommet prévu ce 22 juin dans la capitale nigériane.

Dans un contexte marqué par une contestation croissante du leadership de la Cedeao, le profil de Faye, 45 ans, s’est imposé comme un compromis crédible et porteur d’un renouveau. Il succédera au président nigérian Bola Ahmed Tinubu, à la tête de l’organisation depuis juillet 2023, dont le mandat aura laissé un goût amer, notamment dans le camp francophone.

Un signal fort en pleine crise régionale

L’arrivée de Diomaye Faye à la tête de la Cedeao intervient à un moment charnière : l’organisation doit officialiser le retrait de trois membres clés, le Mali, le Burkina Faso et le Niger désormais réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dès son élection en mars 2024, le président sénégalais avait tenté de retisser les liens, en se rendant personnellement à Bamako et à Ouagadougou. Ses appels à l’unité n’ayant pas suffi à inverser la tendance, il hérite désormais de la délicate mission de préserver les ponts diplomatiques avec les juntes militaires sahéliennes.

Un retour francophone à la tête de la Cedeao

Affiche Milieu article 728x90pixel

C’est la première fois depuis 2020 qu’un chef d’État francophone reprend la présidence tournante de la Cedeao. Le dernier en date, le Nigérien Mahamadou Issoufou, avait quitté ses fonctions en 2020. Depuis, les dirigeants francophones avaient décliné l’offre à plusieurs reprises, notamment en 2023.

Cette fois, le soutien des présidents Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Faure Gnassingbé (Togo) et Patrice Talon (Bénin) a pesé lourd. Déjà courtisé en 2024 pour succéder à Tinubu, Diomaye Faye avait alors refusé, fraîchement élu à la tête du Sénégal.

Parmi les noms envisagés, celui du Ghanéen John Mahama avait également circulé, mais la règle non écrite de l’alternance entre pays anglophones et francophones a fini par prévaloir.

Objectif 50 ans

En plus de gérer les tensions géopolitiques, Bassirou Diomaye Faye devra préparer le cinquantenaire de la Cedeao, célébration stratégique prévue à Lomé d’ici la fin 2025. Une échéance symbolique, qui pourrait lui offrir une plateforme pour réaffirmer l’ambition panafricaine d’une organisation aujourd’hui en quête de crédibilité et d’unité.

Rustine De Gloire

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.