Congo – Unesco : Firmin Édouard Matoko en croisade, du Grand Orient de France à la conquête de l’Afrique

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C’est dans les salons feutrés du Grand Orient de France, la plus ancienne obédience maçonnique française, que Firmin Édouard Matoko, le candidat congolais au poste de directeur général de l’Unesco, a choisi de dérouler une étape stratégique de sa campagne à Paris le 28 juin. Une rencontre orchestrée par Jean-Édouard Ombetta, grand secrétaire aux affaires extérieures de la puissante loge, à la demande expresse de Matoko lui-même.

Offensive symbolique et politique. En s’adressant à une institution aussi influente que le Grand Orient, l’ancien sous-directeur général de l’Unesco, en retraite depuis quelques mois, ne cherche pas seulement à convaincre – il imprime une posture : celle d’un candidat déterminé à jouer toutes ses cartes, y compris les plus discrètes.

Dans la course à la succession d’Audrey Azoulay, Matoko n’a rien d’un figurant. Bien qu’il fasse face à un rival de poids, l’Égyptien Khaled al-Anani, soutenu officiellement par l’Union africaine (et initialement par le Congo lui-même), le diplomate congolais avance vite, et fort. Dès mai, il a lancé sa contre-offensive diplomatique en Asie, dans le sillage d’al-Anani. Cette semaine encore, Matoko a repris la route vers l’Orient, intensifiant sa présence sur le terrain.

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Mais c’est à partir du 10 juillet que tout va véritablement se jouer. Firmin Édouard Matoko lancera sa campagne africaine, avec pour cible directe les 13 pays du continent membres du comité exécutif de l’Unesco et détenteurs d’un droit de vote décisif : Congo, Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Liberia, Maurice, Mozambique, Nigeria et Tanzanie. Pour frapper fort, il sera accompagné, selon les étapes, du Premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso ou du ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso. Une démonstration claire du soutien total de Brazzaville.

Un retournement spectaculaire quand on sait que le Congo soutenait officiellement la candidature égyptienne… jusqu’à ce que Matoko entre en scène, in extremis, en mars dernier. Depuis, Denis Sassou-Nguesso a mis toute la machine diplomatique congolaise au service de son homme. Un homme du sérail : Matoko a passé l’essentiel de sa carrière au sein de l’organisation, qu’il connaît dans ses moindres rouages, notamment pour avoir dirigé, depuis 2016, le département Afrique et relations extérieures.

Face à la Mexicaine Gabriela Ramos, autre outsider, et à l’ultra-favori égyptien, Matoko joue sa chance à fond. Et dans cette bataille aux enjeux globaux, c’est désormais à l’Afrique de trancher.

Rustine De Gloire

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