Décès du grand promoteur culturel Henri Yombo Alias Beethoven
Henri Germain Pella-Yombo connu dans le monde culturel congolais sous le nom de Beethoven est décédé le 16 octobre 2024. Le patron du Groupe Pella Yombo dit GPY était le pionnier de la promotion culturelle et artistique en République du Congo. Le promoteur des rencontres culturelles comme les SANZAS, le Festival Couleurs du Congo (Festi-Coco) et la NUIT DU CONGO à… a été désigné en décembre 2007 commissaire général du Fespam ( Festival panafricain de musique). Son engagement dans la culture lui a valu son élévation à titre honorifique par la présidence de la République au grade de Dignité de Grand Officier dans l’ordre du dévouement Congolais en 2018. Sa disparition est une grande perte pour le pays.
Beethoven fut un natif de Makoua. Il commence sa carrière dans la promotion culturelle et artistique au milieu des années 1970 à Brazzaville. Dans l’arrondissement 3 Poto-Poto, il organise des concerts en produisant à tour de rôle au dancing bar Chez Bouya des musiciens tels que Papa Wemba, Evoloko, Ferdinand Mabala, Daron Massika et son groupe Ras Kebo pour ne citer que ceux là. Tout au long de sa carrière, dans son sang coule le désir de promouvoir et vulgariser l’identité culturelle du Congo dans le monde, accompagner la diplomatie de l’Etat et de projeter une image positive du pays à l’étranger.
Henri Germain Pella-Yombo le promoteur de plusieurs spectacles
« Je suis le promoteur non seulement de la Nuit du Congo à… mais aussi de nombreux spectacles parmi lesquels, les Sanzas de Mfoa. D’où m’est venue l’idée de promouvoir le concept ? C’est l’envie de m’assumer , de me faire valoir qui a engendré en moi une ingéniosité. Elle pouvait être dans les domaines diplomatique, politique ou de la recherche scientifique mais le bon Dieu a voulu que cette ingéniosité prenne une couleur culturelle. Et depuis plus de trois décades, je suis promoteur, organisateur et manager des spectacles, des concepts et d’évents » racontait-il aux Dépêches de Brazzaville lors d’une interview exclusive.
Les SANZAS de Mfoa
A travers ce spectacle, Beethoven l’a initié pour combler le vide constaté dans le pays en matière du prix d’encouragement culturel. Le concept SANZAS de Mfoa fait allusion au trophée des créateurs. Sa 18e édition a été tenue en décembre 2021.
Le Festival Couleurs du Congo dit Festi-Coco
Celui-ci voit le jour en 2008. FESTICOCO est mis en lumière à l’occasion de la célébration de la fête d’indépendance du Congo. Par ce spectacle, Beethoven trouve un moment d’exaltation des valeurs musicales enfuies dans le pays. Véritable occasion d’exhumer les rythmes et danses du Congo profond.
La Nuit du Congo à…
Encore un autre concept que beethoven met en place afin de poursuivre et d’étendre son œuvre dans le pays mais aussi à l’étranger. La Nuit du Congo à… permet à son créateur d’exposer le Congo dans le monde. Parce que cette nuit vise la promotion et la vulgarisation de l’identité culturelle du pays dans le monde. Elle accompagne la diplomatie de l’Etat et vend une image positive du pays à l’international. A l’instar de la treizième édition qui s’est déroulée à DUBAÏ. C’était à l’occasion de l’exposition universelle de DubaÏ (décembre 2021 ).
Son travail a su secoué la sensibilité de la Présidence de la République( sous le président Denis Sassou Nguesso)
Le 14 décembre 2007, Henri Germain Yombo a été désigné commissaire général du Fespam( Festival Panafricain des Musiques) à travers la note n° 660 du 14 décembre 2007. Une note signé par le ministre de la culture et des Arts de l’époque Jean Claude Gakosso. Autre fait marquant la vie de Beethoven, c’est son élévation à titre honorifique par la présidence de la République au grade de Dignité de Grand Officier dans l’ordre du dévouement Congolais en 2018.
Le domaine de la culture a bel et bien été le champ de prédilection de Henri Germain Pella-Yombo dit Beethoven car il a su marquer les esprits.” Le grand promoteur de la culture congolaise ”, pour ne pas parler d’une ” perle rare ” s’en est allé de l’autre côté du monde invisible. Cependant, ses œuvres resteront à jamais dans le cœur des congolais mais aussi des spécialistes ou passionnés de la culture du Congo. Les musiciens, les artistes, les chroniqueurs et journalistes culturels se voient perdre un grand allié. Nos osons croire que Beethoven serait heureux dans l’au delà, si derrière lui on pérennise ses spectacles (SANZAS de Mfoa, FESTICOCO et la la Nuit du Congo à…) qu’il a laissé.
Juslie Lebongui