Disparition d’Aimé Emmanuel Yoka : le Congo perd un grand serviteur de l’État

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Maître Aimé Emmanuel Yoka, figure emblématique de la vie politique congolaise, est décédé le 18 avril à Rabat, au Maroc, à l’âge de 93 ans. Homme de devoir et serviteur de l’État dévoué, il a marqué plusieurs générations par son engagement et sa fidélité aux valeurs républicaines. Dès les débuts de sa carrière, il s’est illustré par son ardeur au travail et sa capacité à relever des défis complexes. Il entre en politique en 1968, au sein du Parti Congolais du Travail, comme chef de cabinet du ministre de la Justice, Aloïse Moudileno Massengo, avant de devenir maire de Brazzaville de 1997 à 1999, une ville qu’il s’attela à reconstruire après les ravages de la guerre civile.

Ambassadeur au Maroc de 1999 à 2002, Aimé Emmanuel Yoka a su tisser des relations solides entre le Congo et le royaume chérifien. De retour au pays, il devient ministre d’État, directeur de cabinet du président Denis Sassou Nguesso, puis ministre de la Justice et des droits humains de 2007 à 2016. Dans ce rôle, il engage des réformes ambitieuses pour moderniser le système judiciaire, qu’il jugeait affaibli et inadapté aux réalités économiques et sociales du pays. Il œuvra notamment à l’élaboration de nouveaux codes juridiques et à la refondation d’une justice plus crédible et accessible.

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Convaincu de la nécessité de réformer l’État, il s’investit dans la rédaction de la Constitution promulguée en octobre 2015, qu’il considérait comme un socle de paix, de dialogue et de justice. Élu député de Vindza en 2012, il fit preuve de lucidité et d’engagement face à la crise du Pool, appelant au sursaut national pour en finir avec ce drame récurrent. Pour lui, le rôle de l’homme politique ne se limite pas à l’exercice du pouvoir, mais à son utilité sociale et à sa capacité à œuvrer pour le bonheur collectif.

Jusqu’à la fin, Aimé Emmanuel Yoka est resté un homme de droit et un acteur de la cité, alliant rigueur intellectuelle, humilité et sens du devoir. Pour lui, la République devait être au service de tous, et la démocratie un outil pour élever les citoyens. Il laisse derrière lui l’image d’un patriote infatigable, dont la vie aura été un combat permanent pour la justice, la paix et le progrès du Congo.

Rustine De Gloire

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