” Nous subissons tous cette influence des réseaux sociaux” dixit le Premier Ministre(PM) Anatole Collinet Makosso lors d’une interview accordée à la presse de Pointe-Noire dans la période allant du 3 au 12 septembre 2024. Des extraits de propos forts du chef du gouvernement qui parle des dérives des citoyens sur internet et pire encore de la crise de la déontologie dont souffrent un certains nombres de commis de l’Etat. Sans détour, le PM exprime ce qu’il pense devant les journalistes.
Dans beaucoup de pays à travers le monde, les réseaux sociaux élargissent de plus en plus les droits à l’information des citoyens mais aussi leur liberté d’expression sur la toile. Les usagers des réseaux sociaux pensent que tout leur est permis sur internet, la publication des documents administratifs, l’intrigue envers les autorités, qu’en pense le premier ministre sur cette façon de procéder des citoyens ?
« J’ai déjà eu l’occasion de dire dans un ouvrage en 2019, lorsque j’écrivais sur Le génocide en droit à l’épreuve du génocide de l’émotion, cas de la République du Congo. J’avais dit que les humains à travers le monde, entretiennent de plus en plus des relations ambiguës avec le droit. Le droit n’est plus le seul instrument de réparation de tort , de distribution de la justice. Croyant de moins en moins au droit et dans la capacité de droit de distribuer la justice, les citoyens ont pris l’habitude de vouloir se faire justice eux-mêmes. Ils l’utilisent à tort parfois de travers pour se défendre ou se faire entendre. Que voulez-vous? Même ceux qui ont vanté ces réseaux sociaux pour les avoir promu, pour les avoir suscité ou crée, commencent eux-mêmes à se plaindre des méfaits ou des abus ou des effets pervers de ces réseaux sociaux . Le Congo ne fait pas exception, nous subissons tous cette influence des réseaux sociaux qui sont venus comme anéantir les efforts de construction, de consolidation de la paix, de la concorde et de l’unité entre les citoyens. Le premier ministre en est une principale victime » a déclaré Anatole Collinet Makosso sur ce sujet.
Lorsque les citoyens écrivent sur les réseaux sociaux pour rappeler à l’ordre les autorités ou d’autres citoyens, cela ne perturbe personne. Parce que si quelqu’un a commis une faute, l’interpellation peut être prise par l’intéressé comme une critique , un rappel à l’ordre pour se conformer au droit chemin. pour le PM « la critique nous permet de nous perfectionner, mais lorsque ça verse vers la délation, la diabolisation, l’insulte, la calomnie, que voulez-vous qu’en fasse, ça tient à l’éducation de la personne qui promeut de telle communication. Quand on nous attaque et quand on se rend compte que ces attaques ne sont pas objectives, on avance sans chercher palabre » a-t-il ajouté.
Pourquoi arrive-t-on à la divulgation du secret professionnel ? Pourquoi on arrive à vivre que le fonctionnaire se permettre de prendre un document administratif qui n’est pas destiné à la consommation d’un large public pour le mettre dans la rue ou sur internet ?
« C’est la crise de la déontologie professionnelle. Nous nous sommes permis d’amener à la fonction public des cadres parfois sans formation. A l’époque, pour aller à la fonction public, il fallait un concours, c’est ce que nous allons réinstaurer. Quand vous allez dans ces écoles de formation, il y a deux disciplines qu’on donne en plus des disciplines classiques. Il y a la déontologie et la législation. C’est un problème réel et nous devons travailler dure pour éduquer les citoyens» précise encore le PM .
Pour votre gouverne, la dérive administrative qui passe parfois par la divulgation du secret professionnel est punissable par la loi. Le statut général de la fonction publique définit les sanctions contre quiconque divulguerait le secret professionnel. Les contrevenants à ces dispositions relatives à ce statut général peuvent subir des sanctions allant de blâmes , d’abaissement de grade jusqu’à la révocation avec ou sans droit de pension. La mise en application de ces mesures pourraient aider les citoyens à être plus responsable sur les réseaux sociaux et envers les autres.
Juslie Lebongui