Visite de Marine Le Pen au Tchad : un rendez-vous stratégique avec Mahamat Idriss Déby
Après un premier déplacement en 2017, Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), s’apprête à fouler de nouveau le sol tchadien du 15 au 17 mars. Ce voyage, préparé depuis plusieurs mois, inclut une rencontre avec le président Mahamat Idriss Déby, dit “Kaka”, à Amdjarass (Ennedi-Est), où ce dernier réside durant le ramadan.
Ce déplacement n’est pas une première pour Marine Le Pen. En 2017, alors candidate à la présidentielle française, elle s’était déjà rendue au Tchad et avait été reçue par Idriss Déby Itno, père du président actuel, décédé en 2021. Cette visite, minutieusement orchestrée, visait à asseoir son image sur la scène internationale à quelques semaines du scrutin présidentiel français.
Depuis, les liens avec N’Djamena n’ont jamais été rompus. En mai 2024, après l’élection de Mahamat Idriss Déby au terme de la transition, Marine Le Pen lui avait adressé ses félicitations par téléphone, avant de réitérer son message publiquement sur les réseaux sociaux. Début 2025, c’est le président tchadien qui l’a contactée pour lui présenter ses condoléances suite au décès de son père, Jean-Marie Le Pen.
Cette nouvelle rencontre avec “Kaka” intervient dans un contexte de tensions entre le Tchad et la France. Les relations entre N’Djamena et Emmanuel Macron se sont considérablement refroidies ces derniers mois, conduisant au départ des forces françaises du pays, une décision prise par les autorités tchadiennes peu après la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en décembre 2024.
Pour ce voyage, Marine Le Pen sera accompagnée de son directeur de cabinet, Renaud Labaye, qui a supervisé l’organisation du déplacement. Louis Aliot, maire de Perpignan et ancien compagnon de la députée, fera également partie de la délégation, lui qui était déjà présent lors de la visite de 2017.
En accueillant Marine Le Pen, le président tchadien semble vouloir renforcer son positionnement face à Paris. Ce rapprochement avec une figure de l’opposition française marque une nouvelle étape dans la diplomatie tchadienne post-transition.
Juslie Lebongui