Endettée à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars auprès du trader genevois Glencore, la République du Congo a trouvé une issue pour se tirer d’affaire. Une entente entre le Congo et Trafigura vient de sauver la mise de la SNPC sur la dette Glencore Brazzaville à travers un préfinancement pour solder sa dette; et ce en échange de plusieurs cargaisons de brut de la Société Nationale des Pétroles du Congo.
La crise entre l’État congolais et Glencore date de plusieurs mois. Le Congo devait plusieurs centaines de millions de dollars au trader genevois. Celle-ci a été solutionnée en silence le 27 décembre sans aucune médiation par un autre trader dénommé Trafigura. Chose rare dans le business classique du pétrole. Le Congo à travers la SNPC a payé avant le temps fixé sa dette vis-à-vis de Glencore. Quelques mois auparavant, la relation entre les deux parties s’était détériorée. Les négociations étaient parfois tendues à propos des conditions du préfinancement.
Selon des informations reçues, Trafigura a versé beaucoup de centaines de millions de dollars à la SNPC afin d’épurer sa dette envers Glencore. Le montant excédentaire du cash frais receptionné reste inconnu jusque là. Cependant, cet excédent pourrait aider l’État à obtenir un peu de liquidité pour les prochains mois. A travers le processus usé par la SNPC, plusieurs cargos futurs de produits bruts ont été gagés en partie avec Trafigura, à qui la société pétrolière d’État devait avant même la signature du 27 décembre une somme de 210 millions de dollars.
Le Fonds Monétaire International, FMI étant allergique aux préfinancements pétroliers, suit de près cette situation inquiétante du Congo. Parce qu’ actuellement, le pays produit 270 000 barils par jour alors qu’en 2019, la production tutoyait encore les 300 000 barils par jour via le projet gigantesque de Moho Nord apporté par TotalEnergies.
Juslie Lebongui